dimanche 13 février 2011

Lire les Téhilim (Psaumes) 7:19


“Car l'indigent n'est pas oublié sans retour ; l'espoir des affaiblis n'est pas perdu à jamais.” (Psaumes 9:19)

Dans sa fuite devant la furie de son fils Abshalom, le Roi David priait Hachem de le sauver. Ce n'est pas en sa qualité de monarque du Royaume d'Israël que David s'adressait au Créateur ; ce n'est même pas en sa qualité d'individu « pauvre » (c'est-à-dire modeste). Plutôt, c'est en tant qu'indigent que le Roi David demandait à D-ieu de lui sauver la vie.

Une modestie hors norme

Il peut sembler étonnant de savoir que David ne faisait référence à aucune de ses réalisations dans le but d'en retirer un quelconque avantage devant le Maître du monde, au moment où sa vie était réellement en danger. De fait, même s'il était un Tsadiq d'une stature hors du commun, il savait qu'aux yeux d'Hachem, l'homme n'est que poussière et qu'aucun de ses exploits ou de ses prouesses ne peut justifier de recevoir en échange l'aide du Ciel. Sans doute, c'est parce qu'il savait cela qu'il était un Tsadiq parfait.

Où nous situons-nous dans ce domaine ? Ne nous arrive-t-il pas de mettre en avant notre réussite – ou plus simplement d'y penser – lorsque nous formulons une requête spécifique au Créateur ? N'avons-nous jamais dit : « Ribbono Chel 'Olam, suis-je une si mauvaise personne pour que Tu ne m'accordes pas ce que je Te demande ? Certes, je ne suis pas un grand Sage, ni même sage tout court. Cependant, ne fais-je pas au moins... pour que Tu puisses m'accorder un minimum d'importance ? »

D-ieu connait bien la nature de l'homme et les pensées qui résident en son cœur : n'est-ce pas Lui qui nous a créés ? C'est sans doute pour cette raison qu'Il nous a prévenus (Deutéronome 8:17) : « Tu diras en ton cœur : 'C'est ma propre force, c'est le pouvoir de mon bras, qui m'a valu cette richesse'. » Et le Maître du monde d'ajouter immédiatement une mise au point dépourvue de toute ambiguïté (idem. 8:18) : « Non ! C'est de l'Éternel ton D-ieu, que tu dois te souvenir, car c'est Lui qui t'aura donné le moyen d'arriver à cette prospérité. »

C'est à ce propos que David nous enseigne que la prière de l'indigent n'est pas oubliée. Cela nous apprend que c'est la prière d'une personne qui ne possède absolument rien à ses propres yeux – c'est-à-dire aucun mérite – qui reçoit en priorité sa réponse du Ciel. Être indigent n'est pas équivalent à être pauvre ; celui-ci possède sans doute peu de choses, mais il en possède tout de même. Cependant, l'indigent ne possède absolument rien. Ainsi, il ne suffit pas d'être extrêmement « pauvre » à nos yeux (c'est-à-dire « humble ») pour être écouté d'une façon privilégiée par Hachem ; c'est « indigent » qu'il faut essayer d'être, c'est-à-dire dépourvu de tout.

Une mise en garde importante : être indigent et ne s'accorder strictement aucun mérite ne doit pas nous faire entrer dans la catégorie des personnes mauvaises et qui s'opposent au Créateur. Cela serait une faute grossière et dangereuse de notre part. Dès l'instant où une personne est mauvaise à ses yeux, son moral est atteint et c'est la voie de l'éloignement du Divin qui s'ouvre devant elle, qu'à D-ieu ne plaise.

Être indigent signifie arriver au niveau zéro de nos mérites, mais en aucun cas descendre en deçà. C'est la joie dans le cœur que nous devons servir D-ieu : celle qui nous provient de notre volonté sincère de bien faire dans notre Service divin, même si nous échouons souvent. Le positif est prétentieux (vaniteux, orgueil) et le négatif est dangereux (atteinte au moral, dépression) ; entre les deux se situe la situation qui doit être l'objet de toutes nos prières : celle de l'effacement absolu de la personne où elle colle entièrement au zéro. Entre autres termes : ne plus exister pour s'inclure encore mieux en Hachem. Heureuses sont les personnes qui se dirigent vers cet objectif !

À suivre...

Ce Dvar Tora est dédié à la guérison de Israël ben Sara.  

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