jeudi 4 novembre 2010

Lire les Téhilim (Psaumes) 8:8

Brebis et agneau, Auzat Vicdessos Automne 2009

“Brebis et taureaux, tous ensemble et aussi les bêtes des champs...” (Psaumes 8:8)

Dans ce verset, le Roi David décrit les animaux qui se trouvent sous la domination de l'homme. Ainsi qu'il était dit dans le verset précédent, D-ieu « a donné [à l'homme] l'empire sur les œuvres de (Ses) mains et mis tout à ses pieds.» Ceci est donc un fait souhaité par le Ciel : les animaux existent afin de nous servir. Cependant, cela n'autorise pas l'homme à les maltraiter ou à les faire souffrir.

Les droits des animaux et la Tora

Le monde non juif s'intéresse aux droits des animaux d'une façon relativement récente. De fait, ce n'est qu'en 1824 qu'est apparue (en Grande-Bretagne) la première association de protection des droits des animaux. Depuis cette date, la plupart des pays occidentaux possède aujourd'hui leurs organisations, groupes de pression, ministères... de défense des animaux. Cette attention nouvelle a été couronnée par la Déclaration universelle des droits de l'animal par l'Unesco, en 1978.

D'autre part, le droit juif a accordé son importance à la protection des animaux depuis bien plus longtemps. La raison en est que la Tora elle-même définit d'une façon claire l'interdiction liée à la souffrance animale. Il est écrit à plusieurs reprises dans la Tora qu'il est interdit d'infliger des douleurs indues aux animaux. Ainsi : « Si tu vois l'âne de ton ennemi succomber sous sa charge, garde-toi de l'abandonner ; aide-le au contraire à le décharger.» (Exode 23:5), « Ne muselle point le boeuf pendant qu'il foule le grain» (Deutéronome 25:4), ou encore : « Pourquoi as-tu frappé ton ânesse, par trois fois?» (Nombres 22:32).

Nos Sages ont définit avec précision ce qui peut être inclus dans cette interdiction, car considéré cruel envers les animaux. Le concept le plus important est celui de la douleur gratuite qu'il est absolument interdit d'infliger (Tza'ar Ba'alé 'Haïm). De plus, même les douleurs moins sévères sont règlementées par la halakha. Ainsi, le Talmud Berakhoth 40a enseigne qu'il est interdit pour une personne de se mettre à table si elle sait que ses animaux n'ont pas mangé et qu'ils ont faim ! Avec son souci constant de la mise en pratique, la halakha montre clairement l'attitude que l'homme doit adopter envers les animaux : celle de l'attention de chaque instant.

Il est intéressant de noter qu'avant même le Don de la Tora, nos patriarches accordaient également une importance accrue à la compassion humaine envers les animaux. C'est sans doute pour cela que Rivqa – la femme d'Yits'haq – fut choisie pour son futur époux : elle décida de ne pas laisser les dromadaires d'Éiézer assoiffés !

C'est cette même attention qui explique les interdictions – selon la halakha – de participer aux chasses à courre (Rav Ye'hezqel Landau – Noda Biyéhouda Yoré Dé'ah 2:10) : cette activité est cruelle et elle ne sert qu'à amuser ses participants. Selon le Rav Landau, ce type d'activité est digne des personnages peu enviables qu'on trouve dans la Tora : Éssav, Nimrod...

Dans certains cas, la halakha exige qu'un animal soit tué (lorsque celui est dangereux notamment). Même si cette loi n'est plus applicable depuis la disparition du Temple de Jérusalem, il est important de relever que lorsque cela se produisait, c'était une Cour de vingt-trois juges qui devait se réunir afin de décider du sort de l'animal. On voit que la décision n'était pas prise à la légère !

On comprend également la raison pour laquelle il est interdit d'assister à une corrida (Rav 'Ovadia Yossef, Yé'havé Da'ath, 3:66). Tuer un animal en le faisant souffrir et simplement pour le plaisir n'est pas digne du comportement humain. Assister à un tel spectacle n'honore certainement pas les personnes qui y prennent plaisir.

Ces précautions contre les souffrances gratuites trouvent leur chemin jusque dans les abattoirs, où on tue les animaux afin de pouvoir les consommer. Du couteau qui sert à tuer les animaux – dont la lame doit être parfaitement lisse afin d'éviter une douleur inutile – au dépeçage de l'animal – qui ne peut commencer qu'après la mort de l'animal ait été constatée (ce qui est souvent ignorée dans les abattoirs non juifs), toutes les précautions sont prises pour éviter les souffrances.

Ainsi, Hachem a placé les animaux sous la domination de l'homme, mais celui-ci doit faire extrêmement attention à ne pas leur manquer de respect. Dans notre commentaire à propos du verset suivant des Téhilim, nous indiquerons les comportements autorisés par la halakha, même si certaines personnes pourraient croire que cela est injuste pour les animaux.

À suivre...

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