lundi 22 novembre 2010

Lire les Téhilim (Psaumes) 9:3

Joy!

“Je veux me réjouir et exulter en Toi, chanter Ton Nom, D-ieu suprême.” (Psaumes 9:3)

L'histoire est celle de trois hommes ; à chacun, sa femme demande de l'amener au restaurant afin de passer une soirée en tête-en-tête. Même si les trois maris ont été d'accord pour annuler la soirée qu'ils avaient prévue de passer avec leurs amis, la réaction de chacun les fait appartenir à une catégorie différente des autres.

Le premier mari accepte avec regret. Certes, il est avec sa femme au restaurant, mais son esprit est ailleurs et cela se lit sur son visage : l'ennui y est visible. Le deuxième mari parvient à surmonter sa déception : en fin de compte, sa femme n'est-elle pas plus importante que ses propres amis ? De la sorte, la soirée est agréable et tout semble pour le mieux, même si en son fort intérieur, il espère ne pas devoir répéter cet exercice trop souvent ! Le troisième mari est l'idéal : il est certain qu'il avait envie de voir ses amis, mais dès l'instant où il apprit ce que sa femme désirait, son envie est devenu le sien et il n'aurait pas souhaité – pour rien au monde – être ailleurs qu'avec elle ce soir-là.

Servir le Créateur de tout son cœur

Dans notre relation avec D-ieu, à quel niveau nous situons-nous ? Sommes-nous dans la première catégorie, à servir Hachem à contre-cœur ? Sommes-nous dans la deuxième, en faisant les mitswoth qu'Il nous a ordonnées tout en pensant que la vie serait plus simple si nous n'avions pas tous ces commandements à faire ? Enfin, appartenons-nous à la troisième catégorie, celle où notre plaisir est devenu Le Sien et où Le servir est la source de notre joie quotidienne ?

Le Roi David appartenait évidemment à la catégorie supérieure, celle où la véritable joie peut être vécue. Non seulement David désirait se réjouir et exulter en servant le Créateur, mais c'est en « Lui » qu'il désirait connaître cette joie et ce bonheur. Cela signifie que c'est selon la Volonté divine que le Roi David souhaitait ajuster sa propre vie. Voici une réalité qui doit nous inspirer : la référence provient du Ciel et notre mission consiste à la faire nôtre.

Exulter en D-ieu équivaut à trouver notre plaisir en la Parole divine. Considérées sous cet aspect, les mitswoth deviennent le baromètre de notre bonne humeur : plus nous en faisons, plus nous sommes joyeux ! Qu'elle est éloignée cette vision de celle où les commandements sont perçus comme une entrave à notre liberté ! Puissions-nous tous prier pour nous en rapprocher le plus possible et goûter à la saveur exquise et unique de sa senteur.

Ce plaisir d'un autre monde, David ne désirait pas le garder pour lui. De fait, lorsqu'une âme est remplie de joie sainte, elle désire le faire savoir au reste du monde. Il est possible de constater une trace de cette joie sur le visage de nos Sages : on y décèle une lueur étonnante et dotée d'un éclat particulier. De plus, lorsqu'un Sage commence à partager son savoir, ses mots sont remplis d'amour et de la volonté de nous inclure dans son avancée vers le Divin.

Grâce au Roi David, nous pouvons essayer de percevoir le Maître du monde comme une source de plaisirs et de joie. En avançant à pas mesurés en Sa direction, donnons-nous l'opportunité véritable de Le découvrir. Tentons d'être modestes et humbles : tâchons de faire passer Sa volonté avant la nôtre. Certes, cela n'est pas toujours facile, mais des trésors inestimables sont réservés aux personnes qui essaient.

Qui peut vraiment penser que cela n'en vaut pas la peine ?

À suivre...

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dimanche 21 novembre 2010

Lire les Téhilim (Psaumes) 9:2

תפילה ביהודה ושומרון

“Je rends grâce à l'Éternel de tout mon cœur, je veux proclamer toutes Tes merveilles.” (Psaumes 9:2)

Le Roi David venait de vivre un des moments les plus dramatiques et douloureux de sa vie : son fils venait de mourir. Dans une telle situation, nous devons admirer à sa juste valeur l'émouna (la foi) exceptionnelle de David et sa capacité à remercier le Créateur, peu importe la nature des évènements qu'il vivait. Quelle est la grande la distance qui nous sépare de ce niveau !

Remercier, réellement

Nous avons tous de nombreuses opportunités de remercier D-ieu. Qu'il s'agisse d'une naissance au sein de notre famille, de l'achat d'une maison, d'un emploi finalement obtenu... les raisons ne manquent pas d'afficher notre gratitude. Pourtant, qu'en est-il des situations où les choses ne se déroulent pas comme nous le voudrions ? N'avons-nous pas tendance à regretter, nous sentir frustrés ou à nous emporter ?

Si nous savons que tout est décidé par Hachem, ne devrions-nous pas Lui rendre grâce à tous les instants ? Ne devrions-nous pas Lui faire confiance dans Sa capacité de savoir ce qui est le meilleur pour nous et de nous l'accorder chaque seconde de notre vie ? Si tel était le cas, pour quelle raison sommes-nous amers et notre envie de louer le Maître du monde tellement dépendante de ce que nous vivons au quotidien ?

Le Roi David appartenait à une autre catégorie d'individus. Pour lui, le bien se manifestait à travers les décisions du Créateur, sans que cette règle ne souffre d'exceptions. Ainsi, quelques instants après le décès de son fils, David pouvait chanter des superbes louanges à Hachem dans la plus grande sincérité. À ses yeux, le Ciel ne pouvait envoyer que le bien à l'homme et logiquement, celui-ci se devait de l'apprécier pleinement.

Voici la signification de rendre grâce à l'Éternel de tout son cœur : être conscient que chaque minute de notre vie représente le bien ultime, c'est-à-dire le bien qui nous convient d'une façon individuelle. Peu importe si nous avons tendance à qualifier ce bien de « bon » ou de « mal », nous savons que ce sont nos limites intellectuelles qui expliquent nos difficultés à tout comprendre et à ne voir que les aspects positifs en chaque chose.

Cependant, c'est de tout cœur que nous devons remercier le Maître du monde pour tout ce qu'Il fait pour nous et pour tout ce qu'Il nous donne. Sans aucune retenue de notre part et encore moins d'amertume, notre cœur rend grâce pour ce bien immense dont nous sommes les bénéficiaires. Voici ce que nous comprenons : la définition du bien appartient à Hachem et sa concrétisation se réalise dans chacun des aspects de notre vie.

La personne qui parvient à penser de la sorte a atteint un niveau extrêmement élevé d'émouna et pour elle, le monde entier est rempli des merveilles de l'Éternel. Cela représente une raison supplémentaire de Le louer et d'exprimer notre reconnaissance. Ainsi, la vie d'une telle personne est marquée par ses prières nombreuses et opportunes dans toutes les situations.

Nous avons sans doute un long chemin à parcourir avant de ne plus percevoir le mal et les difficultés dans notre vie. Cela n'est pas un signe alarmant de notre éloignement avec le Divin. Plutôt, ce serait notre absence de vouloir nous en rapprocher qui serait dramatique. Prier, demander l'aide et vouloir s'améliorer ; voilà les fondements de la vie de l'âme juive. Heureuses sont les personnes qui en sont conscientes !

À suivre...

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dimanche 14 novembre 2010

Lire les Téhilim (Psaumes) 9:1

Praying to the stone

“Au chef des chantres. À propos de la mort de Laben. Psaumes de David.” (Psaumes 9:1)

Dans le livre de Samuel (livre 2, chapitre 12) est racontée l'histoire de la maladie soudaine – et de la mort – du fils du Roi David : Laben. Existe-t-il un événement qui puisse sembler plus anormal qu'un parent qui enterre un de ses enfants ? Existe-t-il une peine plus grande pour un père ou pour une mère que la disparition de sa progéniture ? Pourtant, David trouva la force de trouver une raison de se réjouir dans cette épreuve qu'aucun individu ne souhaite connaître. Le résultat de cette prouesse sont les versets de ce neuvième chapitre des Psaumes (Alshich.)

Voici ce qui nous sépare des êtres exceptionnellement grands : dans les pires difficultés, ils parviennent tout de même à déceler le bien et l'aspect positif qu'elles incluent. De la sorte, les raisons de remercier et de louer le Créateur sont infinies. Même si une telle attitude peut nous sembler hors d'atteinte, nous devons nous en inspirer afin de mieux faire face à nos propres défis et challenges.

Vaincre le malheur et le désespoir

Le fils que le Roi David avait eu de Bethsabée tomba soudainement gravement malade. David fit tout ce qu'il put pour le sauver ; ses prières dépassèrent ce qu'une personne peut normalement accomplir. Tellement forts semblaient sa peine et son désespoir d'être le témoin de la guérison de son fils que l'entourage du roi commença à s'inquiéter pour sa vie même. Malgré tout, après sept jours d'agonie, l'enfant mourut. Les serviteurs du roi ne savaient pas comment ils pourraient annoncer cette terrible nouvelle à leur maître.

Pourtant, lorsque celui-ci l'apprit, il « se releva de terre, prit un bain, se parfuma et changea de vêtements (…) ; il rentra chez lui et demanda qu'on lui servit un repas » (Samuel, 2, 12:20). Devant ce comportement qu'ils jugeaient pour le moins léger, les serviteurs interrogèrent David : « Que signifie cette conduite ? (…) Pour l'enfant vivant tu as jeûné et pleuré et maintenant qu'il est mort tu te relèves et prends de la nourriture ! » En d'autres termes, l'entourage du roi se demandait de quelle façon il était possible de passer en aussi peu de temps d'un état léthargique à celui habituel de la vie de chaque jour.

La réponse du Roi David fut simple : « Alors que l'enfant vivait, j'ai jeûné et pleuré car je pensais : Qui sait ? Le Seigneur pourra me faire la grâce de laisser vivre cet enfant. Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Puis-je le faire revivre ? J'irai le rejoindre, mais lui ne reviendra pas près de moi.» Ceci avait le mérite de la franchise : aussi longtemps qu'un espoir existe, nous ne devons ménager aucun effort. Pour autant, lorsqu'un décret céleste a été appliqué, c'est de tout cœur que nous devons accepter la décision.

Ce niveau d'émouna (foi) était celui de David. Personnage exceptionnel, le doux chanteur d'Israël savait que tout est positif dans ce monde et que D-ieu ne peut pas souhaiter – et encore moins envoyer – le mal pour Ses créatures. Ne plus différencier entre ce que l'homme commun appelle le bien et le mal n'est pas à la portée de tout le monde. Cependant, nous devons prier et souhaiter nous rapprocher de ce niveau, chacun d'entre nous en tenant compte du niveau où il se situe actuellement.

Grâce à D-ieu, la vie n'est pas faite que de tragédies. Ainsi, ce sont les ennuis du quotidien que nous devons le plus souvent tenter de changer en évènements positifs. Afin d'y parvenir, la démarche est connue : nous devons avant tout prier afin de demander l'aide du Ciel. En son absence, nous n'arriverons à rien. Ensuite, nous devons faire les efforts sincères et importants pour modifier notre façon de voir la vie. Aussi souvent que possible, nous devons nous souvenir de ce principe absolu : tout est bon dans ce monde et c'est seulement notre intelligence qui est limitée.

Si nous sommes mis devant un événement positif : louons et remercions Hachem ! Dans le cas contraire, appuyons-nous sur l'émouna pour rester persuadés que la conclusion sera positive, même si cela semble difficile à comprendre.

À suivre...

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mercredi 10 novembre 2010

Lire les Téhilim (Psaumes) 8:10

Hapuna Light #1 - Hapuna Beach, Big Island, Hawaii

“Éternel, notre Seigneur ! Que Ton Nom est glorieux par toute la terre !” (Psaumes 8:10)

Après avoir décrit la beauté des créatures qui remplissent ce monde, le Roi David rend cet hommage du fond de son cœur : « C'est en ce monde – et nulle part ailleurs – qu'il est possible de rendre gloire d'une façon parfaite à Ton Nom !» Voici la particularité de l'homme : c'est dans son environnement quotidien qu'il peut révéler la grandeur du Créateur.

Une révélation de chaque instant

La description des beautés de ce monde (bétail, oiseaux, poissons...) faite par David vise deux objectifs. Le premier objectif est évident : la contemplation par l'homme de la nature et des richesses qu'elle renferme lui permet d'avoir un aperçu de la sagesse de D-ieu. Même si cet aperçu ne peut s'approcher de près de la véritable nature du Maître du monde – car celle-ci dépasse l'entendement humain – il favorise pourtant la naissance d'un sentiment d'amour pour Hachem.

Le deuxième objectif de cette description est plus subtil et va à l'encontre d'une idée largement répandue. Nous pensons souvent que le concept de « rendre gloire à D-ieu » concerne les Tsadiqim et les personnes d'une hauteur spirituelle qui nous dépasse largement. Ceci est faux et c'est le mauvais penchant qui est à l'origine de cette idée. Il n'est pas difficile de comprendre son intention : s'il parvient à nous faire croire que les hommages destinés à Hachem ne peuvent être l'affaire que d'individus exceptionnels, nous ne ferons plus les efforts nécessaires pour révéler nous-mêmes la gloire du Créateur. Quel conseil judicieux de sa part !

La vérité est que chaque personne peut rendre un hommage fabuleux au Nom du Tout-Puissant et ceci, plusieurs fois par jour. Un simple morceau de pain sur lequel nous récitons la bénédiction adéquate avant de le manger... fait parler de nous au Ciel ! Une femme qui rallonge de quelques centimètres sa jupe afin d'être habillée d'une façon plus modeste fait la une des journaux célestes ! Les exemples sont infinis des petits gestes de la vie que nous pouvons utiliser pour rendre encore plus belle la grandeur du Maître du monde.

C'est à cette particularité que fait référence le Roi David : c'est seulement sur terre qu'il est possible de louer D-ieu d'une façon adéquate. Il existe sans doute des êtres spirituels d'une pureté et d'une perfection qui dépasse l'homme : les anges. Pour autant, nous possédons une caractéristique qu'ils ne possèdent pas : le libre-arbitre. Grâce au libre-arbitre, l'être humain peut choisir de faire – ou pas – un geste en direction du Divin. S'il le fait, ceci est grandiose et dépasse de loin les plus beaux hymnes que peuvent chanter les anges à la gloire du Tout-Puissant.

Il existe une règle de vie que nous ne devrions jamais oublier. Peu importe l'endroit où l'on se trouve, les personnes qui nous entourent et l'activité que nous faisons : c'est à chaque instant que nous pouvons nous tourner vers le Ciel et chanter Sa gloire ! L'homme le plus saint, comme la personne la plus méchante du monde peuvent choisir – à l'instant où elles le désirent réellement – d'ouvrir la bouche pour en faire sortir des mots de louange à l'Éternel.

Bien sûr, l'idéal consiste à chanter la gloire de D-ieu tandis que nous sommes occupés à réaliser ces mitswoth. Pourtant, le pécheur le plus grand peut également se rapprocher de son Père au Ciel. S'il essaie de le faire avec sincérité, lui aussi pourra s'écrier : “Éternel, notre Seigneur ! Que Ton Nom est glorieux par toute la terre !”

À suivre...

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dimanche 7 novembre 2010

Lire les Téhilim (Psaumes) 8:9

Birds over the ocean 2

“... Oiseaux du ciel et poissons de la mer, ce qui parcourt les routes des océans.” (Psaumes 8:9)

Dans ce verset, le Roi David poursuit la description des animaux qui se trouvent sous la domination de l'homme. Après avoir expliqué précédemment l'importance dans le judaïsme à ne pas faire souffrir inutilement les animaux, nous expliquons aujourd'hui les limites des « droits des animaux » selon la Tora. Cela nous permettra de relever des différences importantes avec la vision du monde non juif à ce sujet.

L'intelligence de l'animal n'est pas celle de l'homme

Dans la mesure où D-ieu « a donné [à l'homme] l'empire sur les œuvres de (Ses) mains et mis tout à ses pieds » (verset 7), celui-ci peut se servir des animaux pour son service. C'est pour cette raison qu'il a le droit de les tuer afin de les manger. Cette notion est combattue avec force par les individus qui s'opposent au Créateur et qui se situent eux-mêmes au niveau des animaux. Pour eux, rien ne permet à l'homme de tuer un animal simplement parce qu'il a envie de le manger. Une telle vision ignore la volonté de D-ieu qui nous a accordé l'autorisation de consommer de la viande !

Lorsque l'homme se place à l'extérieur de l'enseignement et de la sagesse de la Tora, ce sont ses repères d'être humain qu'il perd. Ainsi, se croyant doté d'une compassion immense – alors qu'il s'agit d'une bêtise du même nom – il attache des notions humaines aux animaux. Ceci devient comique lorsque certains prétendent voir « dans les yeux des animaux qui sont enfermés [dans les zoos] la détresse et la résignation.» Disons-le honnêtement : le cerveau des animaux n'est pas l'équivalent de celui de l'homme et certaines restrictions qui seraient cruelles pour l'homme ne le sont pas forcément pour les animaux.

Bien sûr, aucune personne n'aspire à vivre dans une cage. Cependant, si des conditions sanitaires satisfaisantes sont respectées, l'intelligence de l'animal n'est pas suffisamment développée pour qu'il en souffrir. Dans tous les cas, faire vivre des animaux dans des zoos entre dans la catégorie des actions que l'homme a le droit de faire car c'est à lui qu'a été donnée la domination sur les autres créatures d'Hachem.

De plus, une visite dans un zoo est l'occasion d'admirer certains animaux qu'il est rare de voir et donc, de rendre gloire à la grandeur de D-ieu. C'est cette idée qu'a exprimée le Roi David dans un verset différent des Psaumes (104:24) : « Que Tes œuvres sont grandes, ô Seigneur ! Toutes, Tu les as faites avec sagesse ; la terre est remplie de Tes créations.» En réalité, il s'agit-là de l'attitude typique de la personne qui cherche la présence du Créateur dans chaque aspect de sa vie. Ainsi, une visite au zoo n'est pas seulement une sortie agréable pour les enfants : elle permet également l'opportunité de réciter une bénédiction particulière !

Selon le Choul'han 'Aroukh (Ora'h 'Haïm 225:8), si l'on voit un éléphant, un singe, il faut réciter la bénédiction suivante : « Béni sois-Tu, Hachem, notre D-ieu, Roi de l'univers, qui fait les créatures différentes.» Selon le Rav 'Ovadia Yossef, chelita, il faut réciter (Yalkout Yossef, Qitsour Choul'han 'Aroukh) : « Béni sois-Tu, Hachem, notre D-ieu, Roi de l'univers, qui possède une telle [beauté] dans Son univers.»

Pour conclure, il suffit de dire que l'âme juive doit se méfier des valeurs d'un monde qui n'est pas le sien et qui cherche souvent à l'éloigner de Son Créateur. Si certains évitent les visites au zoo sous le prétexte d'une compassion déplacée, le juif en profite – en voyant les animaux qui s'y trouvent – pour rendre gloire à D-ieu !

À suivre...

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jeudi 4 novembre 2010

Lire les Téhilim (Psaumes) 8:8

Brebis et agneau, Auzat Vicdessos Automne 2009

“Brebis et taureaux, tous ensemble et aussi les bêtes des champs...” (Psaumes 8:8)

Dans ce verset, le Roi David décrit les animaux qui se trouvent sous la domination de l'homme. Ainsi qu'il était dit dans le verset précédent, D-ieu « a donné [à l'homme] l'empire sur les œuvres de (Ses) mains et mis tout à ses pieds.» Ceci est donc un fait souhaité par le Ciel : les animaux existent afin de nous servir. Cependant, cela n'autorise pas l'homme à les maltraiter ou à les faire souffrir.

Les droits des animaux et la Tora

Le monde non juif s'intéresse aux droits des animaux d'une façon relativement récente. De fait, ce n'est qu'en 1824 qu'est apparue (en Grande-Bretagne) la première association de protection des droits des animaux. Depuis cette date, la plupart des pays occidentaux possède aujourd'hui leurs organisations, groupes de pression, ministères... de défense des animaux. Cette attention nouvelle a été couronnée par la Déclaration universelle des droits de l'animal par l'Unesco, en 1978.

D'autre part, le droit juif a accordé son importance à la protection des animaux depuis bien plus longtemps. La raison en est que la Tora elle-même définit d'une façon claire l'interdiction liée à la souffrance animale. Il est écrit à plusieurs reprises dans la Tora qu'il est interdit d'infliger des douleurs indues aux animaux. Ainsi : « Si tu vois l'âne de ton ennemi succomber sous sa charge, garde-toi de l'abandonner ; aide-le au contraire à le décharger.» (Exode 23:5), « Ne muselle point le boeuf pendant qu'il foule le grain» (Deutéronome 25:4), ou encore : « Pourquoi as-tu frappé ton ânesse, par trois fois?» (Nombres 22:32).

Nos Sages ont définit avec précision ce qui peut être inclus dans cette interdiction, car considéré cruel envers les animaux. Le concept le plus important est celui de la douleur gratuite qu'il est absolument interdit d'infliger (Tza'ar Ba'alé 'Haïm). De plus, même les douleurs moins sévères sont règlementées par la halakha. Ainsi, le Talmud Berakhoth 40a enseigne qu'il est interdit pour une personne de se mettre à table si elle sait que ses animaux n'ont pas mangé et qu'ils ont faim ! Avec son souci constant de la mise en pratique, la halakha montre clairement l'attitude que l'homme doit adopter envers les animaux : celle de l'attention de chaque instant.

Il est intéressant de noter qu'avant même le Don de la Tora, nos patriarches accordaient également une importance accrue à la compassion humaine envers les animaux. C'est sans doute pour cela que Rivqa – la femme d'Yits'haq – fut choisie pour son futur époux : elle décida de ne pas laisser les dromadaires d'Éiézer assoiffés !

C'est cette même attention qui explique les interdictions – selon la halakha – de participer aux chasses à courre (Rav Ye'hezqel Landau – Noda Biyéhouda Yoré Dé'ah 2:10) : cette activité est cruelle et elle ne sert qu'à amuser ses participants. Selon le Rav Landau, ce type d'activité est digne des personnages peu enviables qu'on trouve dans la Tora : Éssav, Nimrod...

Dans certains cas, la halakha exige qu'un animal soit tué (lorsque celui est dangereux notamment). Même si cette loi n'est plus applicable depuis la disparition du Temple de Jérusalem, il est important de relever que lorsque cela se produisait, c'était une Cour de vingt-trois juges qui devait se réunir afin de décider du sort de l'animal. On voit que la décision n'était pas prise à la légère !

On comprend également la raison pour laquelle il est interdit d'assister à une corrida (Rav 'Ovadia Yossef, Yé'havé Da'ath, 3:66). Tuer un animal en le faisant souffrir et simplement pour le plaisir n'est pas digne du comportement humain. Assister à un tel spectacle n'honore certainement pas les personnes qui y prennent plaisir.

Ces précautions contre les souffrances gratuites trouvent leur chemin jusque dans les abattoirs, où on tue les animaux afin de pouvoir les consommer. Du couteau qui sert à tuer les animaux – dont la lame doit être parfaitement lisse afin d'éviter une douleur inutile – au dépeçage de l'animal – qui ne peut commencer qu'après la mort de l'animal ait été constatée (ce qui est souvent ignorée dans les abattoirs non juifs), toutes les précautions sont prises pour éviter les souffrances.

Ainsi, Hachem a placé les animaux sous la domination de l'homme, mais celui-ci doit faire extrêmement attention à ne pas leur manquer de respect. Dans notre commentaire à propos du verset suivant des Téhilim, nous indiquerons les comportements autorisés par la halakha, même si certaines personnes pourraient croire que cela est injuste pour les animaux.

À suivre...

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mercredi 3 novembre 2010

Lire les Téhilim (Psaumes) 8:7

Superboy

“Tu lui a donné [à l'homme] l'empire sur les œuvres de Tes mains et mis tout à ses pieds.” (Psaumes 8:7)

Dans le verset précédent, le Roi David a exposé la nature unique et extrêmement élevée de l'être humain. Les origines saintes de celui-ci, son âme pure et l'immensité de son potentiel en font une créature exceptionnelle. D'une façon logique, l'homme est le « roi de la planète. »

Un roi doté d'une mission spéciale

Une personne doit se rendre à un pique-nique avec sa famille. Quelle joie ! Cela fait si longtemps qu'il était impossible de réunir tout le monde. Cependant, un regard en direction du ciel permet d'apercevoir de gros nuages gris qui menacent sérieusement l'activité familiale. Le père de famille se dirige vers un coin isolé et s'adresse à D-ieu : « Maître du monde ! J'attends ce jour-là depuis plusieurs mois ; je t'en prie : ne gâche pas mon plaisir. Écarte d'un revers de main ces nuages qui risquent de mettre fin à une journée qui s'annonçait pourtant bien.» Quelques minutes plus tard... les nuage ont disparu.

Qui n'a pas vécu ces instants merveilleux de complicité avec Hachem ? Par Sa compassion sans limite, le Créateur peut remplir de plaisir chaque individu de la planète. Ce sont tous les éléments de l'univers que D-ieu met à notre disposition ; à notre demande, Il peut modifier l'ordre de la nature et faire des merveilles. S'il n'est pas entaché par la vanité, l'orgueil ou tout autre sentiment négatif, le pouvoir de l'homme sur les éléments est sans limite car approuvé par le Maître du monde.

Voici les conditions liées à la domination qui a été accordée à l'homme : celle-ci doit respecter la Volonté divine et ne pas chercher à s'opposer aux attentes d'Hachem. L'homme peut réaliser des merveilles sur terre et aucune créature ne peut lui résister... si le Ciel en a décidé ainsi. À l'opposé, l'arrogant et le prétentieux sont jetés loin de l'Abondance divine et la plus petite portion de pain leur sera difficile à obtenir.

Lorsque l'homme désire suivre les voies de la Tora, c'est le plaisir du Créateur qui est sa motivation principale de chacun de ses jours. À la moindre occasion, il saisit sa chance de révéler la gloire de D-ieu et le Plaisir divin devient le sien ; en même temps, ce qui courrouce le Maître du monde l'irrite également. En d'autres termes, ce qui est Lui est devenu sien. L'homme parfait est celui qui n'existe plus et qui ne possède aucune volonté indépendante de celle du Ciel.

L'homme qui atteint ce niveau est le maître de l'univers, placé sous la protection de la Présence divine. Devant un niveau aussi total d'effacement de soi, Hachem ne peut rien lui refuser et cet homme possède même le pouvoir de changer la nature des décrets célestes ! La Justice divine est marquée par la compassion et le Créateur ne peut faire sourde oreille à l'individu qui n'existe plus. Le Tsadiq s'inclut en D-ieu et n'est plus de ce monde.

Tout cela peut nous sembler loin de notre pauvre personne ! Cependant, chaque personne peut – selon son niveau – accorder la gloire au Maître du monde. Lorsqu'un individu contrôle ses mauvaises tendances – afin de plaire au Ciel – il devient maître de lui-même ; ceci également est le sens du verset du Roi David. Plus nous apprenons à nous contrôler, plus nous nous rapprochons du Divin ; avec le temps et de la persévérance, ce qui nous semblait hors de notre portée se rapproche et c'est un pas supplémentaire vers Hachem que nous avons fait !

Certes, le monde ne sera pas à nos pieds en quelques jours. Il se pourrait même que nous n'arrivions jamais à le contrôler entièrement. Cependant, le plus important consiste à savoir que cela est possible et qu'en multipliant nos prières, notre étude de la Tora et le nombre des mitswoth que nous faisons, nous augmentons grandement notre emprise sur les éléments extérieurs à notre personne.

À suivre...

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